La Leishmaniose est certes une maladie grave si elle n’est pas soignée mais je pense qu’il est indispensable d’en parler sans la diaboliser.

Ce n’est pas une maladie mortelle si le chien bénéficie d’un traitement approprié et d’un suivi régulier auprès d’un vétérinaire compétent.

Nous remontons un certain nombre de chiens qui sont positifs leishmaniose, et nous avons souvent du mal à les faire adopter. Parce que la leishmaniose est peu ou mal connue, parce que vous nous dites que vous ne voulez pas de « chien malade ».

Et alors on fait quoi ? On les laisse mourir au refuge ?

La leishmaniose est transmise par un moustique, le phlébotome. C’est une maladie qui sévit dans les pays chauds, et depuis plusieurs années les cas se multiplient dans le sud de la France, car le moustique remonte. Les chiens qui restent longtemps dans les refuges ont plus de risques d’être infectés, à cause de la forte population et de la proximité.

Un chien peut être piqué et ne pas être infecté, car il va développer des anticorps. Il peut aussi être infecté sans que la maladie se déclare tout de suite.

Il existe de très bons traitements, très efficaces et qui ont largement fait leurs preuves. Grâce à ces traitements certains chiens redeviennent même négatifs.

Tous nos chiens qui remontent d’Espagne sont testés contre les maladies méditerranéennes, dont la leishmaniose, au refuge. Si le chien est positif, un traitement est immédiatement mis en place avant même son départ pour la France. Si le chien est négatif, nous vous demandons, noir sur blanc sur votre contrat d’adoption, de refaire un test six mois après son adoption, car la maladie peut incuber avant de se déclarer. Si nous vous le demandons, c’est pour la santé de votre chien, pour le protéger. Plus la maladie est détectée tôt, plus tôt sera mis en place le traitement. Une leishmaniose non détectée, et donc non traitée, aura des conséquences fatales pour votre chien, car à terme elle touchera les reins et/ou le foie.

Si votre chien est positif et qu’il a donc été traité en Espagne, vos seules « contraintes » seront de lui donner un cachet par jour (4 euros la boîte) et de faire une prise de sang deux fois par an pour vérifier le taux. Rien de très contraignant en fait !! Et n’est-ce pas ce que la plupart d’entre nous font pour leur propre santé (cholestérol ou autres) sans que cela influe sur leur vie quotidienne !!

Un chien traité vit tout à fait normalement, il mange, il dort, il court, il joue !!

Lorsqu’on arrive à stabiliser le taux à un niveau très bas on peut même interrompre le traitement, avec bien sûr un suivi tous les six mois.

Alors s’il vous plaît arrêtez de stigmatiser nos chiens positifs. Ce sont des galgos ou des podencos comme les autres, qui ont souffert et qui méritent tout autant une belle vie. Va-t-on en plus leur faire encore payer le poids de leur passé en leur refusant cette nouvelle vie ?

Est-ce leur faute s’ils ont passé des mois, des années entassés dans les refuges ? Devrions-nous les traiter comme des parias alors que la maladie se traite bien et efficacement ?

Texte écrit par Odile Brochot LSF avec son autorisation.